dimanche 3 mars 2013

Mali : un troisième soldat français tué lors de combats "acharnés" Un troisième soldat français a été tué samedi soir au Mali. Les combats sont féroces autour du sanctuaire d'Aqmi, dans l'Adrar des Ifoghas.





Les combats entre les soldats français et tchadiens et les djihadites font rage dans le massif des Ifoghas, au nord-est du Mali (photo d'illustration).





Les Français sont estomaqués par la résistance des djihadistes, qui mènent une véritable guérilla dans l'Adrar des Ifoghas, massif montagneux du nord-est du Mali. Un troisième soldat français, appartenant au 1er régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers, a été tué samedi soir, a annoncé dimanche l'Élysée dans un communiqué. Vers 18 heures, alors qu'il montait avec sa section à l'assaut d'une position djihadiste, ce parachutiste soldat de première classe a été touché par le tir d'une arme ennemie, précise l'état-major des armées. Au cours de la journée de samedi, les Français ont tué 15 djihadistes, détruit trois pick-up et récupéré d'importants stocks de munitions. Ils ont également découvert de nombreuses armes "lourdes", à savoir des mortiers et des mitrailleuses de 14,5 mm.

Un château fort

L'Adrar des Ifoghas est beaucoup mieux défendu que ne le laissaient supposer les observations aériennes et satellitaires. Les soldats français se sont notamment trouvés face à des positions extrêmement bien préparées, avec des pick-up armés de mitrailleuses russes de 14,5 mm "embossés", c'est-à-dire protégés - y compris des frappes aériennes - par des levées de terre importantes, derrière lesquelles ils se dissimulent. Comme derrière les murailles d'un château fort. Résultat : ces positions sont difficilement conquises, et les combats sont "acharnés", selon une source militaire. Autre stupéfaction : les djihadistes ne se contentent pas de se défendre, mais attaquent courageusement leurs assaillants avec de simples armes d'infanterie. Une position retranchée française a ainsi fait l'objet d'un assaut, facilement repoussé sans doute, mais qui n'a laissé aucun survivant chez les assaillants ! Cette imbrication des combattants empêche les Français de déployer toute leur puissance de feu. Pour cet officier connaissant les conditions actuelles des combats, il est frappant de constater que les djihadistes ne cherchent nullement à fuir la zone des combats. Au contraire, affirme cette source militaire : "On ne sait pas s'ils défendent autre chose que leur sanctuaire, mais ils se battent ! Ils s'étaient dit que personne n'entrerait chez eux, et pourtant on va le faire... Et s'ils veulent mourir pour ça, on va les y aider !"

2 000 hommes engagés

Deux mille hommes sont engagés dans la prise de l'Adrar des Ifoghas, dont un bataillon de 800 soldats d'élite tchadiens appartenant aux FATIM (Forces armées tchadiennes d'intervention au Mali), commandés par le fils du président Idriss Déby, et 1 200 soldats français. Ces derniers appartiennent à deux unités : le 3e groupement tactique interarmes (GTIA 3), formé autour d'éléments du 1er RIMa (régiment d'infanterie de marine, NDLR), et le GTIA TAP (groupement tactique interarmes aéroporté, NDLR) dont l'ossature est fournie par le 2e REP (régiment étranger de parachutistes, NDLR). Des éléments du COS (commandement des opérations spéciales, NDLR) sont présents sur place en nombre indéterminé, mais faible. Le poste de commandement de la "brigade Serval" est installé à Tessalit, où sont basés les états-majors des GTIA 3 et GTIA TAP, et des FATIM. Des équipes médicales appartenant à une antenne chirurgicale avancée sont également installées à Tessalit, de même qu'un SGAM (sous-groupement aéromobile), un SGL (sous-groupement logistique) et une section de combat de l'armée malienne.

"Nid des guêpes"

Les services de renseignements militaires, mais aussi toute la communauté internationale du renseignement, sont persuadés que la "chaudière" d'al-Qaida au Maghreb islamique est installée dans l'Adrar des Ifoghas. Selon nos informations, les opérations ont commencé vers le 18 février par un bouclage complet d'une zone de 625 kilomètres carrés dans l'Adrar des Ifoghas par des éléments français et tchadiens, sans doute épaulés au nord par l'armée algérienne bloquant la frontière avec le Mali, tout pick-up cherchant à quitter la zone étant systématiquement "tapé". Toujours selon nos informations, très incomplètes, deux puissantes colonnes, l'une française, l'autre tchadienne, sont entrées par des voies différentes dans le massif. Ces deux éléments bénéficiant d'appuis fournis par les aéronefs français.
Au contact des troupes terrestres, des appareils de l'armée de l'air et des hélicoptères Tigre de l'armée de terre fournissent le CAS (Close Air Support, appui aérien rapproché, NDLR), tandis que des frappes "stratégiques" sont effectuées dans la profondeur par des avions de combat, hors de portée des forces au sol. Dans la soirée du samedi 2 mars, les troupes françaises et tchadiennes progressant pas des voies différentes ont effectué leur jonction, dans une zone considérée comme le coeur de l'implantation d'Aqmi. "On est dans le nid des guêpes, là où on voulait aller. On frappe les terroristes au coeur, c'est un coup formidable contre les ennemis de la France", affirme à Paris une source proche des services de renseignements.

Source: Lepoint

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